Les accidents lors d'une anesthésie sont prévenus par le jeûne préopératoire. Celui-ci est de 6 heures avant une anesthésie pour une chirurgie programmée : « plus rien à partir de minuit, ni nourriture ni boisson. » Mais pourquoi ?
Risque de remontée du contenu de l'estomac dans les bronches lors d'une anesthésie
Cette complication grave de l'anesthésie a été décrite en 1946 par le Dr Mendelson. Il s'agit de l'inhalation du contenu gastrique. C'est pour prévenir cette pénétration du contenu de l'estomac dans les poumons qu'il est nécessaire d'être à jeun avant une anesthésie. Ce phénomène peut survenir en cas de régurgitations ou d'efforts de vomissements lors de toutes les étapes de l'anesthésie, c'est-à-dire au moment de l'induction, de l'entretien et du réveil anesthésique. L'inhalation du contenu gastrique peut obstruer les bronches et brûler leur muqueuse.
Un jeûne de 6 heures s'impose avant toute anesthésie
La prévention de cet accident impose le respect d'un jeûne de 6 heures avant toute opération programmée. En cas d'intervention dans l'urgence chez une personne non à jeun (ou dont le jeûne n'est pas connu), des techniques d'induction de l'anesthésie très spécifiques sont utilisées. C'est également le cas pour les personnes qui présentent des facteurs de risque.
Quels sont les facteurs favorisants ?
Globalement, les facteurs de risque correspondent à tous les troubles et à toutes les affections susceptibles de modifier la vidange gastrique :
- Troubles de la déglutition.
- Antécédent de chirurgie de l'estomac ou de l’œsophage.
- Maladies favorisant le reflux gastro-oesophagien (remontées acides, régurgitations) ou diminuant le tonus du sphincter du bas de l'oesophage.
- Grossesse.
- Syndrome occlusif.
- Diabète.
- Obésité.
- Tabac + alcool.
Assouplissement des 6 heures de jeûne
Si les 6 heures de jeûne permettent efficacement de prévenir cette complication grave, le jeûne prolongé peut s'accompagner de perturbations métaboliques et psychologiques, avec notamment un déficit hydrique et une sensation de faim et de soif importante, tout particulièrement chez les enfants très jeunes. Pour pallier à ces inconvénients, on peut dans certains cas obtenir une sorte de dérogation. Si la consommation de tout aliment reste rigoureusement interdite, il est possible d'autoriser la prise de « liquide clair » jusqu'à 2 heures avant l'anesthésie. Les liquides clairs désignent des boissons ne contenant pas de particule, pas de lipide (pas de lait ni laitage) et pas d'alcool : eau, café, jus de fruits sans pulpe, boissons sucrées non gazeuses. Chez les enfants de moins de 2 ans, l'équivalent d'une tétée de lait est parfois autorisé jusqu'à 4 heures avant l'anesthésie. Dans tous les cas, ne prenez jamais l'initiative. Seul le médecin, l'infirmière ou l'anesthésiste vous indiquera s'il est possible dans votre cas de boire ce type de boissons jusqu'à 2 heures avant l'anesthésie !
source : e-sante.fr