Le « cœur brisé »: Plus qu'un mythe, un syndrome mortel

Le tako tsubo désigne une pathologie cardiaque liée au stress.

« Mourir d’aimer » chante Charles Aznavour depuis une cinquantaine d’années. Le refrain est si populaire qu’il est examiné de très près par les médecins aujourd’hui. En cardiologie, le chagrin d’amour porte un nom, un peu barbare certes : cardiomyopathie de stress ou« tako tsubo ». Au début du mois de septembre, un collectif de 26 chercheurs de l’hôpital de Zurich a participé à une enquête publiée dans la revue New England Journal of Medecine, portant sur plus de 1750 patients, afin d’affiner le diagnostic de cette pathologie (c’en est bien une).
Le syndrome du « cœur brisé » toucherait chaque année 2 % des patients victimes d’attaques cardiaques. Des femmes principalement (80 %), âgées de plus de 60 ans, donc ménopausées, ayant vécu une rupture, le décès d’un proche ou simplement un stress émotionnel important. Généralement, le diagnostic est assez classique : « A la suite d’une contrariété ou d’un stress affectif, le patient ressent une violente douleur dans la poitrine similaire à un infarctus. La mâchoire et le bras sont parfois irradiés », témoigne Claire Mounier-Vehier, cardiologue, présidente de la fédération française de cardiologie.

Les hormones du stress responsables

En arrivant aux urgences, un électro cardiogramme est effectué, mais les anomalies ne correspondent pas à une attaque classique car les coronaires ne sont pas touchés. C’est en passant une IRM cardiaque que les lésions spécifiques apparaissent. La semaine dernière, le Professeur Nicolas Mansencal a ainsi accueilli une veuve de 72 ans, au lendemain de la mort de son mari. Il décrit un cœur « touché par l’afflux decatécholamines », les hormones du stress dont le cœur est bourré de récepteurs.
Parallèlement le système nerveux agit sur le muscle cardiaque et entraîne une paralysie de la partie inférieure du cœur. Celui-ci est alors dans l’incapacité de se contracter. Sa partie basse reste inerte et prend la forme de ce que les Japonais appellent un « tako tsubo », un piège à poulpes traditionnel. Ou plus simplement, un betit ballon de rugby.

Un taux de décès de 3,7 %

Pourquoi les femmes seraient-elles plus touchées que les hommes ? La question n’est pas tranchée scientifiquement. Le Professeur Mounier-Véhier émet l’hypothèse d’une protection œstrogénique chez la femme avant la ménopause. « Les œstrogènes protègent de l’impact des hormones de stress. Mais à la ménopause, les hormones disparaissent et les artères sont plus fines. » Ce qui rendrait les femmes âgées plus sensibles à cette pathologie brutale.
Pour le professeur Mansencal, il est malgré tout important de préciser que le risque de décès est tout de même limité. Seuls 3,7 % des patients décéderaient aujourd’hui (contre 5,3 pour les crises cardiaques classiques). Et encore, ceux-ci sont généralement victimes d’autres pathologies sous-jacentes ou de graves complications : un caillot sanguin, un trouble du rythme provoquant un arrêt cardiaque. Généralement, les symptômes du « coeur brisé » disparaissent dans un délai d’un à trois mois après l’accident. Moralement parlant, c’est autre chose. Personne n’a encore trouvé l’antidote pour se remettre de la perte d’un être cher.
Source : 20minutes.fr

VIDEO. Dépistage du cancer du sein: Remboursement à 100% pour les femmes à risque élevé

Un médecin examine les radios du sein d'une patiente afin de détecter un éventuel cancer

Toutes les femmes ayant un risque élevé de développer un cancer du sein pourront bénéficier d’un remboursement à 100 % par l’Assurance maladie des examens de dépistage nécessaires, quel que soit leur âge, a annoncé mardi la ministre de la Santé Marisol Touraine sur iTélé.

Jusqu’alors seules les femmes entre 50 et 74 ans avaient droit à une mammographie remboursée à 100 % tous les deux ans dans le cadre du dépistage organisé.

« J’ai décidé qu’à partir du printemps 2016, les femmes qui ont un risque élevé ou très élevé, qui ont besoin d’un accompagnement plus personnalisé, d’examens avant 50 ans, après 74 ans, ou plus fréquents entre 50 et 74 ans, pourront avoir leurs examens, ceux qui seront nécessaires, pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie », a déclaré la ministre.

«Sauver des vies»


« Si votre mère a eu un cancer du sein et que vous n’avez pas encore 50 ans ou que vous avez plus de 74 ans, vous pouvez avoir besoin de davantage d’examens et dans ce cas-là vous n’êtes pas remboursée à 100 %, ce qui est un peu contradictoire », a-t-elle souligné.
« La priorité c’est de détecter les tumeurs avant qu’elles ne soient trop importantes. C’est la prévention, cela permet d’éviter des traitements lourds. Sauver des vies, cela n’a pas de prix même si cela a un coût », a-t-elle reconnu.
source : 20Minutes

«Le tabagisme d'une mère peut expliquer les troubles de la conduite de l'enfant»

Illustration de la consommation de tabac pendant la grossesse.
« Fumer enceinte nuit à votre bébé », indiquent certains messages préventifs sur les paquets de cigarettes. Les effets du tabac sur la santé respiratoire et allergique de l’enfant étaient déjà connus. Une récente étude publiée dans la revue Plos One complète le réquisitoire en pointant le lien entre tabagisme de la mère et troubles comportementaux de l’enfant. Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche à l’Inserm, détaille ces résultats.

Un chiffre d’abord : 21 % des enfants de l’étude sont exposés au tabac en période pré et postnatale. N’est-ce pas effrayant ?


Oui. Sur un total de 5.200 mamans, il y en a 1.100 qui ont exposé l’enfant à la fois pendant la grossesse et en postnatal, après la grossesse (donc 21 %). Ça, ce sont les addicts. Il y en a 1.900 qui ont exposé l’enfant en post-natalité, dans la première année de vie, mais qui ont arrêté de fumer pendant la grossesse.

Comment établissez-vous le lien entre tabagisme de la maman et troubles comportementaux ?


On a utilisé une échelle internationale (SDQ). Elle a été traduite et validée par des psychologues et psychiatres en France. A l’âge des enfants que nous avons considérés (en CM1 et CM2), les questions que nous avons posées aux parents sont de deux types. Elles ciblent les émotions et la conduite des enfants. Les émotions, c’est un enfant qui s’inquiète souvent, paraît soucieux, a de nombreuses peurs, se cramponne aux adultes dans des situations nouvelles, perd ses moyens facilement, somatise en se plaignant de maux de tête ou d’estomac. Coté conduite, c’est un enfant qui fait souvent des colères, n’obéit pas, se bagarre, ment, triche, vole. Nous n’avons pas analysé ces items de façon isolée. Nous avons fait un calcul. En fonction des réponses et de la fréquence des troubles, nous avons établi si le profil de l’enfant était normal, borderline ou anormal. Dans notre population, les troubles de l’émotion également appelés troubles de l’internalisation (le repli sur soi-même) étaient observés chez 15 % des enfants. Ceux de la conduite, 13 % des enfants. Ensuite, on a observé un risque d’avoir des enfants présentant à la fois des troubles de l’émotion et de la conduite lorsque la mère a fumé en post-natalité ou pendant la grossesse.

Comment être sûr que la nocivité de la cigarette est bien responsable de tout cela ?


Pour deux raisons. On a tenu compte de tous les facteurs qui pourraient expliquer cette relation. On a bien considéré les familles monoparentales par exemple, où la maman peut être plus stressée. On a aussi bien tenu compte de l’éventuelle dépression de la mère, de l’anxiété, qui pourrait être à l’origine des troubles de l’enfant. Et puis les données animales vont dans le sens de ce qu’on a établi, d’une façon plus mécanique. La nicotine est observée en tant que neurotoxique.

Quel est son effet sur le cerveau ?


Chez l’enfant, on n'en sait rien. Mais chez l’animal, on a observé que la nicotine contenue dans les cigarettes agit sur le cerveau en développement. Elle stimule un récepteur qui amène une mort cellulaire et une altération structurelle du cerveau. Nous sommes dans le cadre de troubles multifactoriels. Le tabagisme n’explique pas à lui seul ces troubles de la conduite ou de l’émotion. Mais il y contribue avec un rôle statistiquement significatif et peut les expliquer.

Ces troubles sont-ils irréversibles ?


Je n’ai pas les données pour répondre aujourd’hui. C’est très compliqué à dire. Nous ne savons pas. Nous ne savons pas non plus s’il y a un effet de type dose ou durée de l’exposition. Nous avons ciblé la vie précoce. En faisant une différence entre les enfants exposés, ou pas exposés. Nous n’avons pas non plus considéré la cigarette électronique
source : 20minutes

Paris: Le premier centre de santé universitaire «ouvert à tous les étudiants» inauguré

L'entrée du centre de santé des Saints-Pères

« Avant je ne faisais que de la prévention. Désormais, je peux prendre en charge et faire les soins directement », sourit le docteur Françoise Raffa, à côté de ses appareils sophistiqués de dentiste. Cela fait trois ans qu’elle travaille dans le Service interuniversitaire de médecine préventive de Paris-Descartes dans le 6e arrondissement. Mais ce mardi marque pour elle et pour beaucoup d’autres professionnels de santé, un tournant dans leur mission.
L’établissement devient le centre de santé des Saints-Pères (CSSP). Sa particularité : Il est désormais ouvert à tous les étudiants de la capitale qui pourront s’y faire soigner sans avancer les frais, puisque ce centre est conventionné par la Sécurité sociale et pratique le tiers-payant. Un établissement unique dans Paris donc, né d’un constat sans appel.

« Il y avait urgence »


Privilégiant l’automédication, les étudiants renoncent de plus en plus à se soigner. Selon la dernière étude du réseau de mutuelles Emevia publiée mercredi dernier, ils sont en effet 54,1 % en 2015 à avoir « plutôt tendance à attendre que les choses passent » lorsqu’ils tombent malades, contre 53,5 % en 2013. Plus alarmant encore : 15,6 % des étudiants ont renoncé aux soins pour des raisons financières.
« Souvent, les étudiants sont correctement suivis. Puis, dès les études supérieures et pour certains une arrivée à Paris, ils ont d’autres priorités. La santé passe alors à l’as et la santé dentaire encore plus », constate le docteur Françoise Raffa. « Il y avait urgence d’ouvrir ce centre », assène le docteur Philippe Aoussou, directeur du CSSP et à l’initiative de ce projet, en énonçant les chiffres de l’étude.
Ainsi, sur 300 mètres carrés de surface, cet établissement sera ouvert de 9 h à 17 h tous les jours sauf le week-end. Sept médecins généralistes, un dentiste, sept infirmières, neuf psychologues, deux psychiatres, deux gynécologues et trois secrétaires, seront ainsi présents sur rendez-vous pour accueillir potentiellement 120.000 étudiants.

« A partir du moment où on a une carte étudiante et une carte Vitale, on peut venir »


« Le but est d’améliorer l’accessibilité aux soins, mutualiser la prévention et le soin en proposant un certain nombre de dépistages adaptés à la population étudiante et enfin initier à la santé des étudiants qui arrivent à l’âge adulte », détaille Philippe Aoussou. Le président de l’université Paris-Descartes, Frédéric Dardel se félicite aussi de cette ouverture. « Le centre est ouvert pour une phase de test depuis début septembre et je suis déjà très content de voir les bénéfices apportés aux étudiants ».
A noter d’ailleurs que les étudiants étrangers et les stagiaires sont également accueillis. « A partir du moment où on a une carte étudiante et une carte Vitale, on peut venir », rappelle fièrement Annie Perufel, infirmière et coordinatrice interuniversitaire en charge des soins.

source : 20minutes

Études de santé : en Île-de-France, la Paces victime de son succès !

Le système d'affectation des étudiants en Paces (première année commune aux études de santé) en Île-de-France : un modèle idéal à copier dans toutes les filières universitaires sous tension, comme le proposait l'Unef dernièrement ? Pas si sûr... À la rentrée 2015, une quarantaine d'étudiants affectés en juillet à Paris-Descartes ont dû être réaffectés en urgence par le rectorat de Paris dans les six autres facultés de santé franciliennes. L'université n'avait pas de place pour eux.
Environ 1.880 bacheliers ont voulu s'inscrire à Paris-Descartes en 2015, soit au moins 100 de plus qu'en 2014.
En effet, pour la Paces en Île-de-France, le système APB (Admission-postbac) est un peu particulier : les futurs étudiants en médecine ne demandent pas telle ou telle université, ils émettent un vœu "UFR de santé en Île-de-France", en indiquant quatre établissements dans lesquels ils espèrent avoir une place. Ensuite, la répartition doit se faire équitablement, en s'assurant qu'il y ait dans chaque fac une même proportion de mentions au baccalauréat.
Mais, "cette année, environ 1.880 bacheliers ont voulu s'inscrire à Paris-Descartes, soit au moins 100 de plus qu'en 2014. Or, notre situation, dont j'avais parlé au rectorat, était déjà très compliquée : nous nous sommes lancés dans l'expérimentation alter-Paces [30 places préréservées en deuxième année pour les étudiants qui rejoignent les filières santé sans passer par la Paces], plusieurs salles du site des Saints-Pères doivent être remises en sécurité, donc sont inutilisables, et nous sommes déjà complet avec des groupes de TD de 330 étudiants qui tournent de 8 heures à 20 heures", assure Frédéric Dardel, le président de l'université Paris-Descartes.

À LA RECHERCHE D'UN PLAN B

Face à des étudiants désorientés, le rectorat et l'université ont donc pris des mesures communes. "Les premiers inscrits sur notre site vers le 20 juillet ont été les premiers servis. Nous avons mis en place un suivi de leur nombre heure par heure. Pour les autres, après l'évaporation des étudiants qui ont préféré d'autres filières entre-temps (moins nombreux que prévus), il a fallu trouver un plan B", raconte Frédéric Dardel.
"La réaffectation a tenu compte des vœux en UFR de santé exprimés par les candidats", assure le rectorat. Par groupe de quatre à dix, ils se sont vus proposer une place par-ci, par-là. L'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines fait partie des établissements "d'accueil".

Elle aussi a vu le nombre de demandes en Paces augmenter (+6% entre 2014 et 2015) mais a mieux "digéré" ce surplus, puisqu'aucun de ses étudiants n'a dû être réaffecté. "Nous avons 100 inscrits en Paces en plus cette année. Nous arrivons donc à un total de 938 étudiants. À 951, les pompiers nous font fermer", affirme Philippe de Mazancourt, vice-doyen de la faculté de médecine en charge de la Paces à l'UVSQ.
Pour le moment, tout étudiant en Île-de-France voulant s'inscrire en Paces trouve une place, mais cela ne va pas durer.
(F. Dardel)

UN SYSTÈME AU BORD DE LA RUPTURE

Finalement, tous les étudiants ont effectué leur rentrée dans les temps. Le problème d'affectation – sans rapport avec le bug informatique qui s'était produit en juillet, selon l'Unef – est donc résolu pour 2015. Mais ensuite ? "On atteint les limites du système dans les universités parisiennes intra-muros. Le nombre d'étudiants augmente sans que l'on touche au numerus clausus. C'est envoyer plus de jeunes au casse-pipe, déclare Frédéric Dardel. L'an prochain, il faudra aussi compter avec les étudiants en kiné qui devront passer par la Paces avant d'intégrer une école. Cette question doit être anticipée."
"Pour le moment, tout étudiant en Île-de-France voulant s'inscrire en Paces trouve une place, mais cela ne va pas durer", prédit le président de Paris-Descartes. Pour Philippe de Mazancourt, "les amphis ne sont pas extensibles et instaurer des quotas reviendrait à offrir une chance de réussite sur deux aux candidats au lieu d'une chance sur sept. D'un autre côté, je ne sais pas comment je ferai pour dire à certains qu'ils ne sont pas pris... Se baser sur la mention ne serait pas juste."

LES ALTER-PACES COMME SOLUTION

L'Unef, elle, est catégorique sur la question. "Cela donnerait la possibilité aux facs de faire leur marché d'étudiants. Ce serait déplacer la sélection à l'entrée de l'université", juge Cassandre Bliot, la responsable des questions universitaires du syndicat étudiant. Sa solution : augmenter le nombre de places en Paces et le numerus clausus.
Frédéric Dardel propose une alternative : "Je suis un chaud partisan de l'expérimentation en Paces. Je ne serai pas opposé à l'idée que l'on ne recrute plus que par ce biais dans dix ans". En attendant, les étudiants devront se serrer sur les bancs des amphis.
source : L'Etudiant Educpros

Parviendrez-vous à reconnaître tous vos orteils les yeux fermés ?

Identifier correctement lequel de nos orteils est touché lorsque nous avons les yeux fermés serait plus difficile qu'il n'y paraît, selon des chercheurs britanniques. Leur étude pourrait apporter une meilleure compréhension des maladies qui entraînent une vision erronée du corps, telle que l'anorexie mentale.

Parviendrez-vous à reconnaître tous vos orteils les yeux fermés ?

Ne sous-estimez pas vos orteils : ils sont capables de faire planter votre cerveau ! Pour tenter l'expérience, il vous suffit de demander à quelqu'un de vous toucher les orteils sans que vous ne les regardiez. Il y a des chances pour que vous soyez incapable d'identifier correctement lequel de vos orteils a été touché.
Ce sont des chercheurs spécialisés dans les troubles de la perception humaine à  l'Université d'Oxford (Royaume-Uni) qui en sont arrivés à cette conclusion après avoir étudier le lien sensitif qui unissait quelques volontaires à leurs doigts de pied.
Leur expérience, dont les résultats ont été publiés lundi dans la revue Perception, s'est déroulée comme suit : les chercheurs ont demandé aux participants (7 femmes et 13 hommes de 22 à 34 ans) de fermer les yeux et de poser leurs mains à plat sur un table et leurs pieds à plat sur le sol. Puis, les expérimentateurs ont poussé doucement chaque doigt et chaque orteil en demandant à leur propriétaire lequel venait d'être stimulé. 
Pour les doigts, ça n'a pas été un problème : à 99%, c'est le bon doigt qui a été reconnu lorsqu'il était touché. Mais c'est quand il a fallu que les participants identifient correctement l'orteil touché que la tâche s'est corsée : ils n'ont reconnu le bon qu'à 78%.

Nos orteils se confondent tandis que d'autres disparaissent

Cependant, tous nos orteils ne sont pas logés à la même enseigne. Ainsi, lorsqu'ils sont touchés, le gros et le petit orteil sont correctement identifiés à 94%. C'est entre les deux que ça se gâte : pour le deuxième, troisième et quatrième orteil, les réponses correctes n'ont atteint respectivement que 57%, 60% et 79% !
Par ailleurs, les chercheurs rapportent également que le deuxième orteil est souvent confondu avec le troisième, et le troisième orteil avec le quatrième. Plus étonnant : près de la moitié des participants (47%) ont déclaré avoir eu l'impression que l'un de leurs orteils manquait - en général le deuxième ou le troisième - ou alors que l'on touchait ailleurs qu'à l'endroit où ils pensaient avoir leur orteil.
Les scientifiques ont aussi relevé que ces confusions du cerveau étaient d'autant plus nombreuses lorsque le pied stimulé n'était pas le pied dominant (en général c'est le pied gauche pour un droitier et vice-versa). 

Pour notre cerveau, nous avons toujours quatre mains

Pour expliquer cet étrange phénomène, les chercheurs avancent plusieurs hypothèses. "Nous avons suggéré un modèle dans lequel plutôt que de sentir chaque orteil séparément, le cerveau voit seulement 5 blocs", raconte dans un communiqué Nela Cicmil, première auteure de l'étude. Mais, "Les espaces entre les orteils actuels ne correspondent plus aux frontières de ces blocs" ajoute-t-elle.
Or, selon cette hypothèse, ces 5 blocs sont tous de la même taille. En effet, ils seraient basés sur la largeur des doigts : étant donné que les pieds et les mains sont semblables chez une bonne partie des mammifères, il subsisterait donc une architecture génétique commune. Le hic, c'est que notre gros orteil, essentiel à notre locomotion à deux pattes, occuperait deux blocs au lieu d'un seul, décalant ainsi la correspondance entre blocs et orteils, qui se chevauchent. De quoi expliquer la double sensation des doigts de pieds, suivant l'endroit où l'on touche.
Toutefois, il existe d'autres explications. Ainsi, les orteils seraient plus difficiles à sentir car ils sont moins indépendants et plus proches que les doigts.  A cela s'ajoute le fait que l'utilisation d'outils au fil de notre évolution a nécessité une sensibilité motrice et sensitive beaucoup plus fine dans nos mains que dans nos pieds.

Un phénomène inédit chez des personnes en bonne santé

Bien entendu, il ne s'agit ici que d'une hypothèse, et de nombreuses autres recherches seront nécessaires pour la valider, ou non. C'est d'un point de vue médical que cette étude est intéressante : "nous savions que certaines maladies pouvaient entraîner ce phénomène d'agnosie (ndlr : l'incapacité de reconnaître certains stimuli) mais ici, les personnes testées sont en bonne santé", précise Nela Cicmil. 
En effet, l'agnosie est une caractéristique de nombreuses maladies neurologiques et psychiatriques. Par exemple, les malades souffrant du syndrome de Gerstmann (une maladie neurologique) ne peuvent pas distinguer leurs doigts sans les regarder. 
Les patients souffrant d'anorexie mentale ont également une image erronée de leur corps qu'ils perçoivent plus grand ou plus gros qu'il ne l'est vraiment. "On ne comprend pas bien le pourquoi de cette perturbation, ni comment la traiter efficacement", explique Nela Cicmil. 
Selon la chercheuse, "une meilleure compréhension des mécanismes cérébraux qui entraînent des erreurs simples de représentation du corps, comme dans notre étude, nous aidera à comprendre la perturbation de l'image corporelle dans les cas plus complexes, comme l'anorexie".
source : AFP

Prothèses mammaires : vers un nouveau scandale ?



De nombreux pays, dont la France, ont retiré du marché des milliers d'implants mammaires, testiculaires, de fessiers ou encore de mollets commercialisés par la société brésilienne Silimed.


Techniciens travaillant sur des implants mammaires de la société brésilienne Silimed, l'un des principaux fabricants de ce type de dispositifs. ©CHRISTOPHE SIMON / AFP

La vente d'implants mammaires, mais aussi pectoraux, testiculaires, de fessiers, de mollets et de la face, du fabricant brésilien Silimed est suspendue en France et dans d'autres pays d'Europe, à la suite de la découverte d'impuretés, selon les autorités sanitaires françaises. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) "recommande de ne pas utiliser ces implants" par précaution, indique cette dernière dans un communiqué publié jeudi 24 septembre 2015. Plusieurs autorités sanitaires ont pris une décision similaire, en Suisse, en Australie, ainsi qu'au Royaume-Uni. L'agence sanitaire britannique (Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency) a ainsi recommandé publiquement de n'utiliser aucun des produits implantables de cette société jusqu'à nouvel ordre, tout en précisant qu'il n'y avait, pour le moment, pas d'indication d'un risque pour la santé des personnes concernées. Des tests sont néanmoins en cours sur des échantillons.

Présence de "particules" à la surface des implants mammaires

Cette suspension des produits fait suite à une vérification de l'usine brésilienne par le certificateur allemand TÜV Sud qui a établi "la présence de particules à la surface des implants mammaires". TÜV Sud, en charge de la certification de dispositifs médicaux, a donc annoncé aux autorités sanitaires européennes la suspension temporaire du marquage CE des produits du fabricant brésilien, lui interdisant de facto de les commercialiser en Europe. En conséquence, la distribution en France de ces dispositifs a été suspendue par le fabricant, et "ceux déjà sur le marché ont été placés en quarantaine par le distributeur", précise l'ANSM"Les informations disponibles ce jour ne permettent pas d'identifier un risque spécifique pour les patients implantés avec ces prothèses", note-t-elle encore. En France, Silimed représente "3 à 4 % du marché total des prothèses mammaires" vendues, d'après l'agence sanitaire. Sur son site, la société indique posséder "un catalogue de plus de 5.000 articles" et exporter "vers plus de 75 pays, sur les 5 continents". Ainsi, Silimed aurait vendu plus de 15.000 implants mammaires en France depuis 2009. Les prothèses mammaires, qui concernent plusieurs milliers de femmes, constituant l'essentiel des ventes d'implants de cette société dans l'Hexagone. Cette mesure préventive de suspensions de vente d'implants dans l'Union Européenne intervient cinq ans après que l'affaire des prothèses mammaires largement frauduleuses de l'usine Poly Implant Prothèse (PIP) n'éclate en France. Une affaire qui concerne 30.000 femmes environ en France et des milliers à l'étranger.
source : sciencesetavenir