Obésité : une piqûre pour induire la perte de poids



Un médicament indiqué dans le traitement du diabète de type 2 entraine, par injection sous-cutanée, un amaigrissement important lorsqu'il est combiné à une alimentation hypocalorique et à une activité physique.


Un médicament indiqué dans le traitement du diabète de type 2 a des répercussions favorables sur l'amaigrissement chez des personnes en grand surpoids ou obèses mais non diabétiques. © PHILIPPE HUGUEN / AFP

Les chercheurs auraient-ils trouvé une nouvelle piste pour tenter de lutter contre l'obésité ?L’hebdomadaire médical américain New England Journal of Medicine publie ce 2 juillet les résultats d’un vaste essai clinique international indiquant qu'un médicament indiqué dans le traitement du diabète de type 2, administrable par voie sous-cutanée, a des répercussions favorables sur l'amaigrissement chez des personnes en grand surpoids ou obèses mais non diabétiques.

Plus de 8 kg perdus en moyenne

Le liraglutide, du laboratoire Novo Nornisk, est un analogue du Glucagon Like Peptide 1 (GLP-1)humain, une molécule naturelle, avec laquelle il partage 97 % d'homologie. Ce médicament est actuellement indiqué, en injection sous-cutanée, dans le traitement du diabète de type 2 de l'adulte. Au total, 3.731 patients ont participé à cet essai mené en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, en Asie, en Afrique et en Australie. En moyenne, dans le groupe traité (comme dans celui placebo), ils étaient âgés de 45 ans et pesaient 106 kg avec un indice de masse corporel de 38,3. Le liraglutide a été injecté sous la peau à la dose de 3 mg une fois par jour. Cette molécule agit en réduisant l'appétit.
Au terme des 56 semaines de l’étude, les patients du groupe liraglutide avaient en moyenne perdu 8,4 kg contre... 2,8 kg dans le groupe placebo. Au total, 63 % des patients qui se sont injectés du liraglutide ont perdu plus de 5 % de leur poids corporel versus 27 % dans le groupe placebo.  33 % (versus 10,6 %) avaient perdu au moins 10 % de leur poids et 14% (versus 3,5 %)  plus de 15 % !

Des effets secondaires parfois sérieux

Cela ne s'est cependant pas fait sans parfois entraîner des effets secondaires. Les médecins ont en effet observé un plus grand nombre d’effets indésirables gastro-intestinaux dans le groupe traité par le liraglutide que dans le groupe placebo (respectivement 40 % vs 14 % pour les nausées, et 20,9 % vs 9,3 % pour les vomissements). Par ailleurs, la présence d’un calcul dans les voies biliaires (lithiase vésiculaire) a été enregistrée chez 0,8 % des patients traités (versus zéro) ainsi qu'une inflammation de la vésicule biliaire (cholécystitite aiguë) (0,5 % versus zéro) et une pancréatite aiguë (0,2% versus zéro). La moitié des cas de pancréatite étaient associés à des lithiases vésiculaires. Au total, des effets secondaires sérieux sont survenus dans 6,2 % des patients traités versus 5 % des patients recevant le placebo.
Au vu de ces effets secondaires, parfois graves, il est fort probable qu'une l'autorisation de mise sur le marché de ce produit dans l'indication "obésité" devra s'accompagner d'une surveillance étroite des évènements cliniques indésirables. En tout état de cause, il s'agirait pour les patients souffrant de pré-obésité ou déjà obèses d'une thérapie complémentaire, non substitutive, à une alimentation restreinte en calories et à une activité physique régulière. Le médicament miracle contre la surcharge pondérale massive n'existe pas !
source : sciencesetavenir