Pour la première fois, une patiente dotée de ce cœur artificiel total et temporaire a été transplantée avec succès. Une véritable prouesse médicale.
C'est une première mondiale : une femme de 44 ans, munie du plus petit cœur artificiel au monde,a reçu avec succès une greffe de cœur au Centre médical UCLA (Los Angeles). Ce cœur artificiel (nommé "50cc SynCardia"), total et temporaire, a été conçu par l'entreprise privée SynCardia pour les patients de petite taille (comprenant la plupart des femmes, des hommes et de nombreux adolescents) souffrant d'insuffisance cardiaque sévère. Ce dispositif fournit un soutien mécanique jusqu'à ce que le patient puisse bénéficier d'une greffe.
Sa santé se détériorait si rapidement qu'elle n'aurait pas survécu à l'attente d'une greffe"
PATHOLOGIE. La patiente, nommée Nemah Kahala, a été transférée au centre médical en mars 2015. Elle souffrait d'une cardiomyopathie restrictive, une maladie rare qui empêche le cœur de s’étirer convenablement (ce qui réduit la quantité de sang qui pénètre dans les cavités cardiaques) et se trouvait dans un état "critique" : son insuffisance cardiaque était si avancée que la chirurgie cardiaque ne pouvait pas l'aider. La patiente a été placée immédiatement sous oxygénation par membrane extra-corporelle, une technique extracorporelle qui fournit une assistance en oxygène tant sur le plan cardiaque que respiratoire, mais elle n'est utilisable qu'une dizaine de jours. En effet, passé ce délai, les organes du patient commencent à se détériorer.
Le compte à rebours était donc lancé pour les médecins, qui devaient gagner du temps en remplaçant le cœur défaillant de Nemah Kahala par un cœur artificiel alors qu'elle était sur liste d'attente pour une transplantation cardiaque. "Sa santé se détériorait si rapidement qu'elle n'aurait pas survécu à l'attente d'une greffe", a déclaré dans un communiqué son chirurgien, le Dr Abbas Ardehali. Problème : sa cavité thoracique était trop petite pour qu'elle puisse recevoir la seule prothèse approuvée pour les personnes en attente d'une greffe par l'agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) et nommée "70cc SynCardia"). Depuis 2004, cette grande prothèse a été implantée sur plus de 1.440 patients dans le monde. Toutefois, pour une utilisation d'urgence, la FDA a autorisé les médecins à lui implanter le cœur artificiel expérimental de petite taille, le "50cc SynCardia" (à gauche sur le schéma ci-dessous ; à droite, un cœur humain).
Le compte à rebours était donc lancé pour les médecins, qui devaient gagner du temps en remplaçant le cœur défaillant de Nemah Kahala par un cœur artificiel alors qu'elle était sur liste d'attente pour une transplantation cardiaque. "Sa santé se détériorait si rapidement qu'elle n'aurait pas survécu à l'attente d'une greffe", a déclaré dans un communiqué son chirurgien, le Dr Abbas Ardehali. Problème : sa cavité thoracique était trop petite pour qu'elle puisse recevoir la seule prothèse approuvée pour les personnes en attente d'une greffe par l'agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) et nommée "70cc SynCardia"). Depuis 2004, cette grande prothèse a été implantée sur plus de 1.440 patients dans le monde. Toutefois, pour une utilisation d'urgence, la FDA a autorisé les médecins à lui implanter le cœur artificiel expérimental de petite taille, le "50cc SynCardia" (à gauche sur le schéma ci-dessous ; à droite, un cœur humain).
© Image courtesy of University of California, Los Angeles (UCLA), Health Sciences
OPÉRATION. L'opération a durée deux heures. Puis Nemah Kahala a été hospitalisée dans l'unité de soins intensifs du Centre médical UCLA et a finalement commencé une thérapie physique quotidienne pour se préparer à une greffe. Deux semaines plus tard, elle a été de nouveau mise sur liste d'attente. Au bout d'une semaine, un cœur était disponible. La greffe a été réalisée avec succès et Nemah Kahala est sortie de l'hôpital en avril 2015. Elle se porte bien, selon le Centre médical. Ce dernier prévoit très prochainement le recrutement de patients pour un essai clinique.
source : sciencesetavenir