Les études de médecine : est-ce pour moi ?

Trop de lycéens s'inscrivent chaque année en fac de médecine sans avoir bien cerné leur motivation. D'autres se demandent s'ils ont le niveau ou seront capables de franchir la première année et de faire dix ans d'études. Quelles questions se poser pour prendre une bonne décision ?



Voulez-vous être médecin ?

Les études de médecine : est-ce pour moi ?
C'est la première question à se poser et elle est fondamentale, car ces études longues et difficiles sont destinées à vous ouvrir les portes de ce métier à la fois connu et méconnu.
En effet, tout le monde a déjà rencontré un médecin, mais tout le monde n'a pas forcément perçu les spécificités de sa profession. S'il acquiert un haut niveau de connaissances et d'expertise, c'est en vue d'un service bien particulier centré sur la personne humaine : soigner, soulager, agir pour trouver l'origine d'un mal et en venir à bout.

Les études de médecine : est-ce pour moi ?
Le métier présente toutefois des visages différents selon les spécialités : généraliste, dermatologue, chirurgien, gynécologue, ORL, cardiologue, urgentiste... Ou selon les modes d'exercice : environ 60% des médecins exercent en libéral, en cabinet ou dans un établissement de soins privés. Les autres travaillent à l'hôpital comme praticiens-hospitaliers et dans les CHU (centres hospitaliers universitaires, ils font aussi de l'enseignement et de la recherche en plus des soins. Enfin, certains travaillent dans la fonction publique (médecin de PMI, médecin scolaire), ou en entreprise (médecin du travail) et quelques-uns dans des associations (médecin humanitaire, association de prévention).

Le plus simple pour voir si vous avez "le virus" est de rencontrer des professionnels, et mieux, de faire un stage, par exemple à l'hôpital. Réfléchissez ensuite à ce qui vous motive : la relation à la personne, la technicité du métier, le statut social, les études en elles-mêmes... Demandez-vous quel type de médecin vous aimeriez être dans dix ans. 

Voulez-vous être dentiste, sage-femme ou pharmacien ?

Les études de médecine : est-ce pour moi ?
Pourquoi se poser cette question ? Parce que la première année de médecine se fait maintenant dans une année universitaire appelée L1 santé (L pour licence) qui est commune aux étudiants voulant faire des études de pharmacie, de sage-femme ou d'odontologie (dentaire).
Au début du deuxième semestre, après un tronc commun, vous pouvez vous inscrire pour l'un ou plusieurs de ces concours. Il se peut que les notes obtenues à l'issue du premier semestre ne vous donnent d'ailleurs aucun espoir de réussir médecine et que vous soyez heureux de concourir pour faire pharmacie ou dentaire.
Si c'est le cas, ceci élargit donc la palette de vos débouchés possibles et rend l'inscription en L1 encore plus justifiée.
Sinon, si vous excluez tout autre objectif que médecine, passez aux questions suivantes pour évaluer vos chances de réussite. 

Ai-je le niveau pour réussir la première année ?

Il ne suffit pas d'être très motivé, certains critères objectifs peuvent vous guider :
la série de bac : le bac S est nécessaire, même si tous les bacheliers ont le droit de s'inscrire. En effet, d'après les statistiques, les bacheliers de séries non scientifiques ont six fois moins de chance de réussir que les S.
- la mention obtenue au bac : c'est un bon indicateur de vos "chances". En effet,  plusieurs études constatent que les mentions très bien ont quatre fois plus de chances que la moyenne de réussir (80 à 90% de réussite), les mention bien ont deux fois plus de chance (20 à 40%). En revanche les mentions "passables" ont huit fois moins de chance (5%). Les "assez bien" seront dans la moyenne c'est-à-dire 10 à 20% de chances de réussir
Une autre étude confirme cela : à la faculté Paris-Ile-de-France Ouest en 2008 parmi les "primants", (qui ont réussi le concours la première année) il y avait : 14,75% de mentions très bien, 13,11% de mentions bien, 2,46% de mentions assez bien, et 0,82% de mentions passable.
Et chez ceux qui ont réussi en redoublant : 5,74% de mentions très bien, 35,25% de mentions bien, 24,59% de mentions assez bien et 2,46% de mention passable.
Conclusion : si vous n'avez pas atteint la mention assez bien au bac, vos chances sont très réduites même après un redoublement.

- les qualités à avoir : mieux vaut être rigoureux, précis et concis, trois qualités scientifiques. De la mémoire ? Oui, mais il faut surtout savoir bien l'utiliser, avoir une bonne efficacité intellectuelle, c'est-à-dire être capable d'organiser dans sa tête un grand nombre de connaissances et avoir la bonne méthodologie pour les retrouver. Savoir se concentrer, lire vite, savoir travailler vite et bien grâce à de bonnes méthodes acquises au lycée vous donneront de bonnes chances de réussite. En résumé, être travailleur ne suffit pas, il faut être efficace dans ses apprentissages.

Suis-je prêt à faire des études longues ?

Si vous démarrez médecine, vous devez être prêt à faire 7 à 10 ans d'étude. Après la première année très intensive qui ne vous laissera plus le temps de faire grand chose d'autre, vous abordez des années certes plus "tranquilles" mais très remplies : en plus des cours, de la troisième à la sixième, vous effectuez des stages à l'hôpital. Puis au niveau de la cinquième année, vous devez à nouveau préparer un concours, celui de l'internat ou "examen classant national" qui décide de votre spécialité...

Passionnant, ce cursus exige cependant de nombreux sacrifices. Voilà ce que dit le doyen de l'université Paris Descartes aux étudiants qui "entrent" en médecine : "Plus que toutes les autres, les études de médecine requièrent un engagement personnel. On va vous confier une responsabilité énorme sur les patients et vous avez donc un devoir éthique de «savoir». Ceci impose pendant toute la vie professionnelle, en plus du travail quotidien et des gardes, une formation continue qui fait qu’un médecin reste étudiant toute sa vie. Pensez, lorsque vous souffrirez en apprenant par cœur les signes, les mécanismes ou les examens complémentaires et les traitements de très nombreuses maladies, que ce travail quotidien intense est justifié par la finalité de vos études : soigner les patients avec compétence, respect et dévouement."

Alors, vous sentez-vous prêt à aborder cette longue aventure ? 

source : reussirmavie.net