Attention, la varicelle revient pour les vacances ! Quelques conseils...



Le réseau Sentinelles a observé une activité forte et modérée de cette maladie très contagieuse dans onze régions de la métropole.


La varicelle est une maladie très contagieuse et courante chez les enfants. © GIRAND / BSIP / AFP

L'école est finie, mais de nombreux enfants n'ont pas pu profiter de leur début de vacances. La première semaine de juillet 2015, le taux d’incidence des cas de varicelle vus en consultation en France métropolitaine a été estimé à 32 cas pour 100.000 habitants en moyenne, rapporte le bulletin épidémiologique publié le 8 juillet 2015 par le réseau de surveillance sanitaire national Sentinelles. Onze foyers régionaux ont été observés, d’activité forte en Alsace (90 cas pour 100.000 habitants), Bretagne (89), Provence-Alpes-Côte-d’Azur (74), Rhône-Alpes (57), Auvergne (51) et Champagne-Ardenne (41) et modérée en Corse (36), Aquitaine (31), Languedoc-Roussillon (30), Franche-Comté (28) et Centre (20).
 
© Réseau sentinelles-Inserm

La varicelle, qu'est-ce que c'est ?

La varicelle est une maladie très contagieuse et courante chez les enfants. Elle est causée par un virus à ADN de la famille des Herpes viridae, le VZV (Virus Zona - Varicelle), qui se transmet uniquement entre humains.
La grande majorité des cas de varicelles concernent les enfants de 1 à 14 ans. Chez l’adulte, l’infection est plus sévère, comportant un risque de pneumopathie varicelleuse après 50 ans. La contamination se fait par l’air et par contact avec la peau. Le germe est ensuite disséminé par le sang pour atteindre la peau et provoquer une éruption avec des boutons typiques de la maladie. Le délai entre la contagion et le début de la maladie, qu’on appelle la phase d’incubation, est de 14 jours. 

Comment reconnaître la varicelle ?

Au départ, des petites plaques rosées apparaissent sur la peau. Elles se transforment rapidement en vésicules translucides contenant un liquide transparent de couleur jaune, puis se dessèchent pour devenir des croûtes au bout de 2 jours. La croûte tombe en une semaine, laissant parfois une cicatrice. Les lésions commencent sur le tronc et le cuir chevelu puis s’étendent sur tout le corps et démangent énormément. On retrouve souvent des lésions dans la bouche. Enfin, une fièvre est souvent présente mais peu élevée (moins de 39°C) et ne dure que quelques jours.

Qu'en est-il de la contagion ?

On ne peut généralement avoir la varicelle qu’une seule fois. De façon exceptionnelle, un enfant peut avoir une deuxième varicelle. En revanche, quand on a eu la varicelle, le virus reste à l’état inactif au niveau des ganglions du système nerveux et peux se réactiver des années plus tard, en donnant des boutons à un seul endroit du corps (c’est le zona). Une personne atteinte de varicelle est contagieuse 2 jours avant l’apparition des boutons et jusqu’à ce que les lésions soient sèches. Ainsi, l’enfant qui a contracté la varicelle ne doit pas aller en collectivité jusqu’à ce que les croûtes tombent. Surtout, le contact avec des personnes ayant un système immunitaire déficient ou avec des personnes n’ayant jamais eu la varicelle doit être évité.

Quelle est l’évolution ?

Dans la plupart des cas, la guérison se fait toute seule. Néanmoins, il existe certaines complications de la maladie.
• La surinfection bactérienne (par un staphylocoque ou un streptocoque) est banale. Les croûtes sont plus étendues et un traitement antibiotique est nécessaire.
• La pneumopathie varicelleuse peut survenir dans les 6 jours après l’infection, associant toux, fièvre et gêne respiratoire. On confirme alors le diagnostic grâce à une radiographie des poumons. Cette forme grave est favorisée par le tabac.
• Des manifestations neurologiques peuvent survenir, avec atteinte du cervelet, méningite ou encéphalite.
• Le syndrome de Reye est une complication extrêmement grave, mortelle dans 80% des cas. Il y a une atteinte de plusieurs organes, du cerveau et du foie. Elle survient surtout quand une personne ayant la varicelle a pris de l’aspirine.
A noter que les formes graves de varicelle sont exceptionnelles chez l’enfant. Elles surviennent plus souvent chez l’adulte et surtout chez des personnes dont le système immunitaire est déficient.

Comment soigner la varicelle ?

Les traitements médicamenteux sont :
• les antihistaminiques pour apaiser les démangeaisons,
• le paracétamol qui est utile en cas de fièvre ou de douleur dans la bouche.
En outre, certains gestes sont recommandés :
• prendre une douche par jour, avec un savon dermatologique ou antiseptique, en évitant le visage, éviter les bains ;
• désinfecter les lésions du visage avec un antiseptique après la douche ;
• éviter d’utiliser des crèmes, pommades, gels, talcs qui favorisent la surinfection ;
• couper les ongles courts et les nettoyer afin d’éviter les lésions en cas de grattage et les surinfections.

Existe-t-il un vaccin ?

Un vaccin existe depuis 35 ans mais son efficacité n’est pas complète. Il est très utilisé aux États-Unis et au Japon et n’est indiqué que chez des personnes qui n’ont jamais eu la varicelle. En cas de doute, une prise de sang permet de savoir si on l’a déjà eu.
En France, le vaccin n’est recommandé que pour des personnes à risque, qui ont un déficit immunitaire ou travaillent avec des personnes ayant ce déficit, ainsi que chez certains personnels de santé. Les adolescents de 12 à 18 ans peuvent aussi être vaccinés s’ils n’ont jamais eu la varicelle, comme les femmes en âge d’être enceinte, mais seulement avant leur grossesse.
Rédaction : Laure Tiphaigne, Mise à jour : Lise Loumé
source : sciencesetavenir