Césarienne : une intervention lourde de conséquences !

AVANTAGES. Des causes mécaniques peuvent rendre l’accouchement par les voies naturelles trop dangereux et décider le praticien à opter pour une césarienne. C’est en particulier le cas lorsque le bassin de la mère est trop petit pour la taille du bébé (disproportion fœto-pelvienne) ou lorsque des jumeaux, présents dans une même poche, risquent de s’accrocher par le menton, lorsque le premier est en siège et le second en tête.
De même, en cas de pré-éclampsie (hypertension artérielle), la seule façon de sauver la mère est de réaliser une césarienne en urgence au moindre signe d’aggravation, comme l’apparition de lésions aux reins ou au foie ou de convulsions.
INCONVÉNIENTS. Il existe un risque exceptionnel de rupture utérine (RU) dans 0,1 % à 0,5 % des cas. Elle est responsable d’une mortalité maternelle inférieure à 1 % mais comprise entre 3 et 6 % pour l’enfant.
L’enfant se retrouve soudain dans la cavité abdominale avec possibilité d’une interruption de la circulation sanguine placentaire. Cette situation est catastrophique", déclare le Pr Olivier Claris (hôpital Femme-Mère-Enfant, Lyon).
En France, il y a eu 11 cas de décès maternels en lien direct avec une rupture utérine dans la période 2001-2003 et 2 cas pour 2004-2006. Ces RU sont survenues dans la moitié des cas sur des femmes ayant déjà subi une césarienne. Cette pratique influence aussi le pronostic des futures grossesses, car elle est un facteur de risque d’insertion placentaire anormalement basse, près du col (placenta praevia) ou dans la paroi musculaire utérine (placenta accreta).

Un risque accru de maladies chroniques ? 

La parturiente risque des complications hémorragiques, avec, dans certains cas, nécessité de réaliser l’ablation de l’utérus pour arrêter le saignement. Enfin, une interrogation toute nouvelle sur le risque accru d’asthme, de diabète de type 1, de cancers a surgi. Pourrait-il être dû à un plus grand nombre de modifications épigénétiques de l’ADN des cellules souches sanguines des enfants nés par césarienne plus que par voie vaginale comme l’avance une récente étude américaine ?
source : sciencesetavenir