Prothèses mammaires : vers un nouveau scandale ?



De nombreux pays, dont la France, ont retiré du marché des milliers d'implants mammaires, testiculaires, de fessiers ou encore de mollets commercialisés par la société brésilienne Silimed.


Techniciens travaillant sur des implants mammaires de la société brésilienne Silimed, l'un des principaux fabricants de ce type de dispositifs. ©CHRISTOPHE SIMON / AFP

La vente d'implants mammaires, mais aussi pectoraux, testiculaires, de fessiers, de mollets et de la face, du fabricant brésilien Silimed est suspendue en France et dans d'autres pays d'Europe, à la suite de la découverte d'impuretés, selon les autorités sanitaires françaises. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) "recommande de ne pas utiliser ces implants" par précaution, indique cette dernière dans un communiqué publié jeudi 24 septembre 2015. Plusieurs autorités sanitaires ont pris une décision similaire, en Suisse, en Australie, ainsi qu'au Royaume-Uni. L'agence sanitaire britannique (Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency) a ainsi recommandé publiquement de n'utiliser aucun des produits implantables de cette société jusqu'à nouvel ordre, tout en précisant qu'il n'y avait, pour le moment, pas d'indication d'un risque pour la santé des personnes concernées. Des tests sont néanmoins en cours sur des échantillons.

Présence de "particules" à la surface des implants mammaires

Cette suspension des produits fait suite à une vérification de l'usine brésilienne par le certificateur allemand TÜV Sud qui a établi "la présence de particules à la surface des implants mammaires". TÜV Sud, en charge de la certification de dispositifs médicaux, a donc annoncé aux autorités sanitaires européennes la suspension temporaire du marquage CE des produits du fabricant brésilien, lui interdisant de facto de les commercialiser en Europe. En conséquence, la distribution en France de ces dispositifs a été suspendue par le fabricant, et "ceux déjà sur le marché ont été placés en quarantaine par le distributeur", précise l'ANSM"Les informations disponibles ce jour ne permettent pas d'identifier un risque spécifique pour les patients implantés avec ces prothèses", note-t-elle encore. En France, Silimed représente "3 à 4 % du marché total des prothèses mammaires" vendues, d'après l'agence sanitaire. Sur son site, la société indique posséder "un catalogue de plus de 5.000 articles" et exporter "vers plus de 75 pays, sur les 5 continents". Ainsi, Silimed aurait vendu plus de 15.000 implants mammaires en France depuis 2009. Les prothèses mammaires, qui concernent plusieurs milliers de femmes, constituant l'essentiel des ventes d'implants de cette société dans l'Hexagone. Cette mesure préventive de suspensions de vente d'implants dans l'Union Européenne intervient cinq ans après que l'affaire des prothèses mammaires largement frauduleuses de l'usine Poly Implant Prothèse (PIP) n'éclate en France. Une affaire qui concerne 30.000 femmes environ en France et des milliers à l'étranger.
source : sciencesetavenir