L’immunothérapie oui, mais pour qui ?

Les personnes porteuses d’une mutation des gènes dits MMR (Miss Match Repair) de réparation de l’ADN présentaient un risque élevé de développer un cancer colorectal et de l’endomètre. © ERIC FEFERBERG / AFP

Un premier facteur génétique permettra de prédire la réponse à l’immunothérapie. Car nous ne sommes pas égaux face au traitement. Chez certains, cela marche, chez d’autres moins, voire pas du tout. Alors que cette nouvelle stratégie reçoit les honneurs à Chicago au congrès de la Société américaine d'oncologie clinique, l'Asco 2015, en étant présentée comme une arme anti-cancer prometteuse, notamment efficace face à des tumeurs "solides", un travail original permet de savoir avec plus de précision chez quels types de malades ces traitements seront efficaces.
Notre travail fait le lien entre immunothérapie et génomique et a des implications pour un large éventail de cancers
Les médecins savaient déjà que les personnes porteuses d’une mutation des gènes dits MMR (Miss Match Repair) de réparation de l’ADN présentaient un risque élevé de développer un cancer colorectal et de l’endomètre. Désormais, cette mutation que l’on sait rechercher via une analyse de sang, va permettre également de prédire la réponse à l’un des médicaments d’immunothérapie, le pembrolizumab (Keytruda des laboratoires Merck). La preuve avec un travail original américain de Baltimore qui comble un vide. Les chercheurs ont eu l’idée de traquer cette mutation dans différents groupes de patients. "Notre travail fait le lien entre immunothérapie et génomique et a des implications pour un large éventail de cancers", a commenté l'auteur principal étude, le Dr Dung Le, cancérologue au Johns Hopkins Kimmel Cancer Center (Baltimore). Une avancée qui possède un double avantage : ne pas perdre de temps à le prescrire à ceux qui n’en tireraient pas de bénéfice et aussi faire des économies. Aux États-Unis, un traitement par Keytruda coûte environ 12.500 dollars par mois et par patient.
source : sciencesetavenir