Une protéine cérébrale pourrait avoir un effet protecteur, ralentissant le déclin de la mémoire.
NEUROLOGIE. Elle s'appelle la pentraxine-2 et pourrait être une piste pour un futur traitement anti-Alzheimer : telle est la découverte d’une équipe de l’université de l’État de l’Iowa (États-Unis), qui fera l’objet d’une communication au congrès annuel de la Psychoneuroimmunology Research Society du 3 au 6 juin 2015 à Seattle.
L’équipe, menée par le chercheur Auriel Willette, a analysé les images cérébrales (IRM), ainsi que des échantillons de liquide cérébro-spinal de trois groupes d’individus qu'elle a suivis pendant deux ans. Le premier groupe était composé de personnes saines, le deuxième groupe de sujets au stade mild cognitive impairment MCI (présence de troubles de la mémoire avec un risque de maladie d’Alzheimer) et le dernier groupe de malades d’Alzheimer diagnostiqués.
Elle nettoie les déchets du cerveau et joue un rôle dans la diminution de son inflammation
Après analyse des résultats, le bilan, selon Auriel Willette, est clair : "Les personnes présentant une concentration plus élevée d'une protéine cérébrale, la pentraxine-2 (NPTX2) montrent une plus faible perte de mémoire et d’atrophie du cerveau que les autres. Et ce, quel que soit le groupe, explique-t-il à Sciences et Avenir. Je fais l'hypothèse qu’un plus haut taux de NPTX2 pourrait donc avoir un effet protecteur, ralentissant l’atrophie et le déclin de la mémoire." Quel est le rôle de cette protéine pleine d'espoir ? "La NPTX2 régule des fonctions immunitaires cérébrales ainsi que la connexion entre les neurones, poursuit le chercheur. Elle nettoie les déchets du cerveau et joue un rôle dans la diminution de son inflammation."
ATROPHIE. Cette découverte vient étayer une hypothèse selon laquelle l'inflammation chronique du cerveau joue un rôle dans l'avancée de la maladie. "L’inflammation chronique mène à la dégradation du réseau vasculaire, à moins de connexions entre neurones, à la mort cellulaire, etc. contribuant à l’atrophie marquée et au déclin cognitif observés dans la maladie", commente Auriel Willette. Pour lui, il reste désormais à démontrer le rôle de la NPTX2 chez l'animal : "Cela serait bénéfique de tester si l’augmentation ou la baisse de cette protéine à un effet sur le volume cérébral et la mémoire", avec en ligne de mire l'espoir d'un traitement.
source : sciencesetavenir