INFOGRAPHIE. Le vagin, source d'antibiotiques ?



Les bactéries présentent dans notre organisme produiraient des centaines de molécules pouvant servir de base à de nouveaux médicaments, selon une étude.


Lactobacillus gasseri fait partie de la famille des lactobacilles, très présentes dans le corps humain. © . / BSIP / AFP

Notre vagin pourra t-il un jour servir à nous soigner ? C'est l'idée que suggère une étude publiée récemment dans la revue Cell. Celle-ci met en évidence le fait que le vagin contient une multitude de bactéries qui produisent des molécules pouvant servir à mettre au point des traitements contre les infections vaginales.
RÉVOLUTION ? Un véritable changement de paradigme dans la recherche pharmaceutique et la fabrication de médicaments. "Nous avons l'habitude de penser que les médicaments sont découverts par des compagnies pharmaceutiques, approuvés par la FDA (ndlr : l'Agence américaine du médicament), puis qu'ils nous sont prescrits par des médecins, explique Michael Fischbach, chercheur de l'université de Californie et principale auteur de l'étude, au Huffington Post. Ce que ces recherches prouvent, c'est que les bactéries qui vivent sur et en nous peuvent court-circuiter le processus."

Un antibiotique naturel plus efficace que ceux fabriqués en laboratoire

Dans cette étude, les scientifiques se sont intéressés à une bactérie qui peuple communément le vagin des femmes (on parle de "bactérie commensale") appelée Lactobacillus gasseri. Celle-ci produit un antibiotique, le lactocilline, proche d’autres médicaments déjà utilisés contre des infections vaginales. Mais à une différence près : alors que les antibiotiques "chimiques" s'attaquent à toutes les bactéries, pathogènes ou non, le lactocilline n'élimine que les pathogènes.
ANALYSE. Mais les travaux des chercheurs américains ne s'arrêtent pas là : dans un deuxième temps, ils ont réalisé une vaste analyse du génome de différentes espèces de bactéries présentes dans notre corps (le microbiome). Pour cela, ils ont utilisé une nouvelle machine appelée ClusterFinder. Résultat : ils ont réussi à identifier 3.118 groupes distincts de gènes bactériens, qui codent pour des enzymes impliquées dans la synthèse de molécules apparentées à des classes pharmaceutiques connues.
INFOGRAPHIE. Peau, bouche, nez, intestins, vagin : les écosystèmes bactériens sont très différents d’un site à l’autre.
Infographie : Damien Hypolite
MICROBIOME. Des billions de bactéries, de virus et d'autres microbes vivent à la surface et à l'intérieur du corps humain et forment le microbiome humain. Les scientifiques savent depuis nombre d'annéesque les bactéries jouent un rôle important dans la santé et que quelques-unes, dites pathogènes, causent la maladie. Parmi les dizaines de milliers d'espèces de bactéries connues dans le monde, seule une centaine environ sont pathogènes. Les scientifiques étudient maintenant la noble fonction des bactéries dans la protection de la santé.
source : sciencesetavenir