L’analyse des affectations en internat des étudiants en médecine de 2012 révèle quelles disciplines sont le plus demandées par les étudiants et celles dans lesquelles finissent les moins bien classés, par dépit. Entre vocation et appât du gain...
Etudier la médecine reste une course d’obstacles. Car après l’élimination massive en fin de première année, la sélection continue lorsqu’il s’agit de choisir sa spécialité, après la sixième année. Les mieux classés lors des épreuves classantes nationales (ECN) rafflent la mise. Et ont le droit de choisir parmi 30 spécialités. Les plus capés optent massivement pour les filières les plus rémunératrices. Les autres se répartissent , entre vocation et désillusion parfois. Certains rêvaient d’être cancérologues et se retrouvent dans la médecine générale, à soigner rhumes et gastro...
OPHTALMOLOGIE, DERMATOLOGIE, CARDIOLOGIE, ORL, MÉDECINE INTERNET, GASTRO-ENTÉROLOGIE ET NÉPHROLOGIE
Une fois le classement établi, le système de caste prévaut. Les premiers arrivés dans le classement se servent les plus belles parts. Mieux on est classé, plus on a l’embarras du choix. Un luxe ultime auquel n’accède que 35% du lot. Au-delà de la 4500e place, peu de chance de faire partie du carré VIP du groupe 1, celui qui rassemble les huit disciplines les plus demandées: ophtalmologie, dermatologie, cardiologie, ORL, médecine interne, gastro-entérologie et néphrologie (médecine des reins). Exercées en libéral, elles sont également les plus rémunératrices. La discipline la plus prisée? «Radiodiagnostic et imagerie médicale». Avec le meilleur taux d’attractivité, le dernier admis toléré était classé 2627e.
LES ÉTUDIANTS VEULENT FAIRE DU DIAGNOSTIC ET DE L’IMAGERIE MÉDICALE, UNE ACTIVITÉ TRÈS RÉMUNÉRATRICE
Plus de la moitié des étudiants ont le choix entre les groupes 2 et 3. Le deuxième groupe compte 16 disciplines, plutôt liées à l’hôpital. La rhumatologie, médecine nucléaire, anesthésie, neurologie sont parmi les plus désirées par les étudiants. Et que ceux par-delà la barre du 5500e rang ne se prêtent pas à rêver: ils n’y auront pas leur place.
Tout en bas de l’échelle hiérarchique, les miettes du festin. Avec six spécialités au choix, surtout des professions salariées, le troisième groupe peine à recruter des internes. La santé publique, la médecine générale et médecine du travail semblent être les vilains petits canards. Avec les plus bas indices d’attractivité, elles sont les trois spécialités à ne pas remplir leur effectif. Seulement 95% des postes d’internes prévus en médecine générale, 84% de ceux en santé publique et 65% de médecine du travail sont assurés.
Le groupe 3 n’est pas le coin des rebuts de la médecine pour autant. On y trouve 7% des 1000 premiers classés et 15% des étudiants entre les rangs 1000 et 2000 en médecine générale. En psychiatrie, l’étudiant 7656e côtoie le 6e du classement national! Le 2e du classement 2012 a préféré une discipline du second groupe, moins coté. Peut-être importe leur rang et la caste qu’occupe leur future profession dans la hiérarchie des médecins, ces étudiants se sentaient déjà prédestinés, sans se laisser détourner par des disciplines plus prestigieuses auxquelles ils pourraient accéder. Tandis que les suivants se frottent déjà les mains d’une place libre supplémentaire.
source : http://etudiant.lefigaro.fr/