Comment soulager les problèmes de règles ?


Pour de nombreuses femmes, ce rendez-vous mensuel n’est pas facile à vivre ! Règles irrégulières ou trop abondantes, saignements entre les règles : nos solutions hormonales, homéo ou phyto pour lutter contre ces problèmes.


Mes règles sont irrégulières

Il est normal que les cycles menstruels soient capricieux à certains moments de la vie. C'est le cas à la puberté, lorsque l'activité ovarienne se met en place, et à l'approche de la ménopause quand cette activité commence à se dérégler. « En revanche, les femmes qui n’ont jamais été bien réglées présentent très souvent un déficit de progestérone lié à une mauvaise ovulation », note le Dr Tamborini.

Quel traitement ?

Rester patiente quand on est une jeune fille, le temps que l’équilibre hormonal s’installe. « Au-delà, on compense en prescrivant 10 à 15 jours par mois soit un progestatif de synthèse, soit de la progestérone bio-identique, copie conforme de la progestérone naturelle » (en comprimés ou en capsules).

Côté phytothérapie

Si les cycles sont irréguliers mais plutôt longs, le Dr Arnal privilégie l’armoise (50 gouttes de teinture mère matin et soir, à diluer) ; s’ils sont plutôt courts, le gattilier (Elusane Gattilier, 1 gélule matin et soir, environ 7 € la boîte de 30), en continu dans les deux cas. « Après six mois, les cycles finissent généralement par se régulariser. »

Côté homéopathie

« Il faut avant tout traiter le fond », dit le Dr Moreau-Delgado qui cite trois exemples de médicaments : Natrum muriaticum si les cycles sont longs, Phosphorus s’il y a alternance entre périodes sans règles et périodes où elles sont abondantes, Pulsatilla si la durée des cycles est imprévisible (tous en 15 ou 30 CH, 1 dose par semaine jusqu’à amélioration).

Mes règles sont très abondantes

Généralement c'est l'excès d’œstrogènes couplé à une insuffisance de progestérone, qui aboutit à une hypertrophie de la muqueuse utérine, et qui provoque des règles trop abondantes. « Mais après 40 ans, elles sont souvent dues à une lésion bénigne à l’intérieur de la cavité utérine qui saigne pendant les règles : fibrome sous-muqueux, polype, endométriose », signale le Dr Tamborini.

Quel traitement ?

S’il s’agit d’un déséquilibre hormonal, le médecin prescrit souvent un progestatif de synthèse en deuxième partie de cycle.
Autre alternative : le stérilet à la progestérone qui diminue le flux des règles et sert aussi de contraception. Mais en cas de lésion organique, le traitement sera chirurgical.

Côté phytothérapie

« Si la cause est hormonale, on peut agir en amont, en prenant par exemple 100 gouttes de teinture mère d’alchémillematin et soir, du 5e jour après les règles et pendant 20 jours, explique le Dr Arnal. Ou encore calmer le flux pendant les règles, avec la bourse-à-pasteur, une plante antihémorragique. » (50 gouttes de teinture mère trois fois par jour).

Côté homéopathie

« On s’appuie sur une triple stratégie : restaurer l’équilibre hormonal avec Folliculinum et Progesteronum, atténuer l’hémorragie elle-même avec, par exemple, Sabina ou China et, parallèlement, traiter avec un médicament de terrain, tel Nux vomica », dit le Dr Moreau-Delgado.

Je saigne souvent entre mes règles

Plusieurs causes peuvent être à l'origine de ce phénomène.
La contraception progestative peut induire des saignements entre les règles qui sont considérés comme normaux.
Si la pilule est peu dosée, à 15 à 20 µg d’œstrogènes, c’est sans doute ce dosage insuffisant qui induit des métrorragies.
Enfin, une perturbation hormonale transitoire, souvent provoquée par un stress ou encore un polype peuvent être les causes de ces saignements entre les règles.

Quel traitement ?

Consulter son médecin ou son gynécologue pour décider de la marche à suivre : changement de pilule, examens (frottis, échographie), traitement progestatif pendant quelques mois…

Côté phytothérapie

« Si l’origine est hormonale, le duo gattilier et mélisse donne de bons résultats », juge le Dr Arnal qui prescrit 1 comprimé du premier (dosé à 10 mg d’extrait sec) et 50 gouttes de teinture mère de la seconde, matin et soir, pendant 20 jours à partir du 5e jour des règles et sur au moins trois mois.

Côté homéopathie

« On peut mettre en place un traitement à visée hormonale qui obéit à la même stratégie que celui des règles abondantes, après s’être assuré qu’il n’y a pas de pathologie organique sous-jacente », dit le Dr Moreau-Delgado.

Je n’ai plus mes règles

Si on est ni enceinte ni à l’âge de la ménopause, la disparition des règles peut être le signe d’une ménopause précoce ou d’un choc émotionnel brutal.
Autres causes possibles : l’anorexie et/ou le sport intensif qui provoquent une fonte massive du tissu adipeux. Ce manque de graisse perturbe le système de commande hormonal qui contrôle les ovaires et bloque la production d’œstrogènes.

Quel traitement ?

Consulter si cette aménorrhée se prolonge au-delà de cinq ou six cycles. « Il faut compenser le déficit en œstrogènes qui pourrait conduire à une déminéralisation osseuse », alerte le Dr Tamborini. Soit on prescrit une pilule œstroprogestative, soit, pendant six mois à un an, un traitement proche de celui de la ménopause.

Côté phytothérapie

« Si on a affaire à un blocage des ovaires et non à une ménopause précoce, on recourt souvent à l’éleuthérocoque, qui a une action stimulante sur l’hypophyse », ajoute le Dr Arnal (2 gélules dosées à 250 ou 300 mg tous les matins jusqu’au retour des règles). « On essayera aussi de rétablir un cycle artificiel en associant sauge officinale et alchémille. » (Extraits de Plantes fraîches Standardisées, 1 cuillerée à café de chaque le matin).

Côté homéopathie

Aconit pour une grosse peur, Natrum muriaticum pour un chagrin sentimental, Arnica pour un traumatisme. « Cela donne de bons résultats sur les aménorrhées d’origine psychologique », avertit le Dr Moreau-Delgado.

Dr Bérangère Arnal, gynécologue, phytothérapeute 
Dr Françoise Moreau-Delgado, gynécologue-obstétricien, homéopathe 
Dr Alain Tamborini, gynécologue
source : santemagazine