Acné à l'âge adulte : comment s'en débarrasser ?

Quand on s’en croit débarrassé(e)…, les boutons reviennent ! L’acné ne concerne (malheureusement) pas que les adolescents. En effet, environ une femme sur trois, âgée de 25 à 40 ans, serait aussi affectée par cette gênante pathologie cutanée. Quelles sont les causes de l’acné adulte et comment peut-on s’en débarrasser ?


L'acné chez l'adulte

L’acné et les angoisses qu’elle cause chaque matin devant le miroir sont pour beaucoup un mauvais souvenir d’adolescence…, mais pas seulement.
En effet, chez certains adultes, l’acné s’accroche désespérément et continue de couvrir le visage, le dos ou le décolleté. Un peu moins de 40 % des femmes âgées de 25 à 40 ans seraient ainsi touchées par cette affection disgracieuse*.
Injustice de la nature, les hommes adultes seraient trois fois moins nombreux à être concernés par l’acné que les femmes.
*Poli F, Dreno B, Verschoore M. An epidemiological study of acne in female adults: results of a survey conducted in France. J Eur Acad Dermatol Venereol 2001;15:541-5.

Acné : une maladie des glandes sébacées !

La peau est un tissu complexe, composé notamment de glandes sébacées. «Ces glandes fabriquent du sébum, une graisse qui forme un film protecteur sur le visage.
Parfois, une glande sébacée peut se boucher. Le sébum forme alors un bouton blanchâtre et dur sous la peau», décrit Marie Serre, dermatologue à Paris. Ensuite, quand ces petits kystes s’ouvrent à la surface de l’épiderme, le sébum s’oxyde et noircit, formant ainsi le vilain point noir appelé comédon en dermatologie.
Les kystes peuvent aussi se fissurer, entraînant cette fois une inflammation : c’est le bouton rouge ou papule ! Cette inflammation va liquéfier le sébum prisonnier. Le bouton rouge se coiffe alors d’une pointe blanche. Les dermatologues appellent poétiquement ce stade de l’acné du nom de pustule…

Acné : la génétique au banc des accusés !

Le risque de déclencher une acné et de la conserver à l’âge adulte est essentiellement… génétique ! En effet, «la fabrication du sébum est contrôlée par les hormones sexuelles. Or, de manière héréditaire, les glandes sébacées peuvent s’avérer trop sensibles aux hormones et produire ainsi du sébum en excès», précise Marie Serre.
Ce contrôle hormonal des glandes sébacées explique pourquoi l’acné apparait plutôt à l’adolescence. «Les enfants ont généralement des glandes sébacées peu actives. À la puberté, la production importante et soudaine d’hormones accroit brutalement la sécrétion de sébum. Or, à cet âge, les pores de la peau sont encore très fins. Ils se bouchent donc plus facilement, entraînant l’acné et ses différents stades», ajoute Marie Serre.

Cycle menstruel et acné

Chez la femme adulte, l’intensité de l’acné varie souvent en fonction du cycle menstruel. «La progestérone produite naturellement par les ovaires juste avant les règles stimule l’activité des glande sébacées. La poussée de boutons qui peut en résulter dure alors pendant les règles puis s’estompe jusqu’à l’approche du cycle suivant…», explique Marie Serre.
De même, certains contraceptifs accentuent l’acné, en particulier ceux qui contiennent des dérivés de la nortestostérone (Adépal®, Minidril®, Ludeal®, Microval®…). Pour cette raison, ils sont de moins en moins prescrits. Enfin, le stérilet à la progestérone Mirena® peut aussi induire des lésions d’acné.

Le traitement local de l’acné adulte

Dans les cas peu graves d’acné, le traitement restera généralement local. «Le patient devra appliquer avant le coucher un gel ou une lotion anti-acnéique sur les lésions. En parallèle, l’hygiène de la peau sera scrupuleusement assurée au moyen d’un gel dermatologique sans savon. Le matin, une crème hydratante compensera les effets desséchants du traitement», énumère Marie Serre.
Pour les impatientes, il faut se rappeler que l’efficacité d’un traitement local (suivi avec soin) ne se juge qu’au bout de deux mois… Et s’il est efficace, il devra être poursuivi jusqu’à ce que la maladie disparaisse définitivement.

Les traitements combinés de l'acné…

Quand l’acné s’avère plus sévère, les dermatologues ajoutent à ces applications locales un traitement par voie orale. Il peut s’agir d’antibiotiques (tétracyclines) administrés à faible dose pendant trois mois. Ils exercent alors une activité anti-inflammatoire et limitent la fabrication de sébum.
Attention, le traitement doit être stoppé en cas de grossesse. En effet, au quatrième mois de gestation, ces antibiotiques colorent l’émail des futures dents de lait du fœtus !

La pilule, un traitement anti-acné ?

Chez la femme adulte n’ayant pas l’intention de procréer, c’est souvent la pilule contraceptive qui fait office de traitement contre l’acné !
En effet, «l’acné disparait rapidement avec les pilules contenant un œstrogène et un progestatif antihormone mâle, comme Diane®, Belara®, Jasmine® ou encore Jasminelle®», constate Marie Serre. En revanche, dès l’arrêt de la pilule... l’acné peut revenir de plus belle. «Ces pilules ne traitent pas l’acné, mais ne font que la masquer.
Ainsi, chez certaines femmes, l’acné réapparait après la trentaine, tout simplement quand elles souhaitent être enceintes, donc quand elles arrêtent la pilule», prévient Marie Serre.

Une molécule efficace contre l'acné : l’isotrétinoïne !

Lorsqu’une acné très sévère résiste à toutes formes de traitements, l’isotrétinoïne entre en lice. Très efficace, cette molécule permet d’obtenir une disparition complète des lésions d’acné. C’est d’ailleurs le seul traitement définitif de l’acné, car il atrophie définitivement les glandes sébacées !
Cependant, sa prescription est très encadrée, car les effets secondaires de ce médicament sont nombreux (notamment une sécheresse excessive de la peau).
Par ailleurs, l’isotrétinoïne a été accusée dernièrement d’accentuer les tendances suicidaires, notamment chez les adolescents, ce que les syndicats de dermatologues ont vigoureusement démenti.
En revanche, ce qui est certain, c’est que l’isotrétinoïne entraîne des malformations graves de l’embryon. Par conséquent, durant toute la durée du traitement (de six mois à un an), la contraception orale est obligatoire, de même qu’un test sanguin de grossesse mensuel.

L’homéopathie contre l’acné

L’homéopathie peut venir en renfort d’un traitement contre l’acné.
Ainsi, «Selenium 7 CH luttera efficacement contre les points noirs, à raison de trois granules deux fois par jour. Appliquez aussi deux à trois fois par jour sur les comédons une compresse imbibée de 15 gouttes de teinture-mère de Calendula officinalis diluée dans un quart de verre d’eau», conseille Dominique Jeulin, homéopathe. Si le comédon s’infecte et se couvre d’un petit point blanc douloureux, ajoutez deux granules deux fois par jour d’Eugenia jambosa 7 CH.
En revanche, «devant des boutons d’acné très rouges et brûlants, prenez plutôt Kalium bromatum 7 CH, à raison de cinq granules trois fois par jour», ajoute Dominique Jeulin.

La phytothérapie anti-acné

En phytothérapie, la plante reine contre l’acné est la bardane (Arctium lappa). En effet, «la bardane freine le développement de certaines bactéries de la peau. De plus, elle exerce une action anti-inflammatoire et stimule les fonctions d’élimination du foie et du pancréas», vante Daniel Kieffer, naturopathe. L’idéal est de faire des cures de bardane deux semaines par mois. Lors de ces cures, «buvez chaque matin une cuillérée d’E.P.S. (Extraits de Plantes fraîches Standardisées) de bardane diluée dans un verre d’eau», précise Daniel Kieffer.
L’autre plante phare contre l’acné est la pensée sauvage (Viola Tricolor). En association avec la bardane, prenez une gélule de pensée sauvage matin, midi et soir lors des repas. Cette plante favorisera notamment l’élimination du sébum.

Être zen face à l’acné !

Le stress favorise l’apparition de l’acné.
En effet, de nombreuses cellules nerveuses sont situées près des glandes sébacées. Sous l’effet du stress, elles libèrent une substance (la substance P), qui stimule la production de sébum. Par conséquent, une activité physique régulière et une bonne hygiène de vie (sommeil, alimentation…) permettront d’atteindre une détente corporelle et mentale propice à la guérison de la peau. Le maquillage peut aussi diminuer le stress causé par l’aspect disgracieux des boutons d’acné.
Cependant, «choisissez plutôt des gammes dermo-cosmétiques non comédogènes et non grasses (oil-free)», conclut Marie Serre. Bien sûr, le maquillage ne dispense pas du traitement contre l’acné…

Acné : halte aux idées reçues

  • L’acné disparaît grâce à l’activité sexuelle : faux.
    «Aucune étude ne relie le type ou la fréquence de l’activité sexuelle au développement de l’acné», martèle Marie Serre.
  • La charcuterie et le chocolat favorisent l’acné : faux.
    Le lien entre l’acné et la consommation de charcuteries ou de chocolat n’a jamais été démontré. En revanche, selon une étude, une consommation importante de produits raffinés comme le pain blanc, le riz blanc… stimulerait l’activité des glandes sébacées, et favoriserait donc l’acné.

L’acné : bénigne, mais pas anodine !

L’acné est une maladie qui a un impact majeur en termes de qualité de vie. «L’image de soi est profondément altérée. On a d’ailleurs constaté une fréquence accrue de dépressions chez les patients atteints d’acné», note Marie Serre, dermatologue.

Côté cosmétiques

Vous avez la peau mixte ou grasse ?
Domptez la production de sébum mais en douceur ! En effet, agresser la peau produit un effet rebond, contraire au but recherché. D’autre part, la peau séborrhéique est une peau excessivement fragile en cruel besoin d’hydratation, d’où la nécessité d’employer des soins adaptés.

source : e-sante.fr