Infection urinaire : de l'origine au traitement !

Les infections urinaires touchent essentiellement les femmes mais peuvent concerner également les enfants et les hommes, surtout à partir de 50 ans.
Les symptômes d’une infection urinaire dépendent de l’âge, du sexe, du type et de la gravité de l’infection urinaire. REX/E. M. Welch/REX/SIPA

Qu’est-ce que c’est ?

Une infection urinaire est une infection bactérienne de l’urètre (urétitre) ou de la vessie (cystite). Elle peut remonter jusqu’au rein et provoquer alors une pyélonéphrite. Ce sont les infections bactériennes les plus fréquentes, quel que soit l’âge.

Comment ça s’explique ?

En temps normal, l’urine est dépourvue de germes. Pourtant, il arrive que des bactéries (Escherichia coli dans 90% des cas), pénètrent le système urinaire par le biais de l’urètre, le canal d’évacuation de l’urine (voir figure ci-dessous). Elles s’y développent alors et créent une inflammation. Les infections urinaires sont plus fréquentes chez la femme parce que l’urètre est court et se trouve à proximité de l’anus où les Escherichia coliprolifèrent. Il existe aussi des cystites dites interstitielles. Plus rares, chroniques, elles sont d’origine inconnue. En effet, elles présentent tous les symptômes de l’infection urinaire à répétition mais aucun germe n’est jamais retrouvé.
Chez l’homme, l’infection urinaire survient souvent lorsque la prostate augmente de volume et gêne le fonctionnement de la vessie. L’urine y séjourne alors plus longtemps ce qui favorise le développement des bactéries.
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Certaines causes mécaniques peuvent également être mises en cause : un urètre court, certaines habitudes d’hygiène (comme la douche vaginale) ou encore les rapports sexuels.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes d’une infection urinaire dépendent de l’âge, du sexe, du type et de la gravité de l’infection urinaire. Ils peuvent être :
• des douleurs ou brûlures lors de la miction,
• une envie répétée d’uriner,
• des urines troubles et malodorantes,
• des douleurs au rein,
• de la fièvre,
• des frissons,
• des nausées.

Comment l’éviter ?

Il faut surtout boire beaucoup d’eau et ne pas se retenir d’uriner. Mais également préférer du gel sans savon pour l’hygiène intime (moins agressif), uriner après chaque rapport sexuel et s’essuyer d’avant en arrière. Les femmes eceintes ainsi que les diabétiques ont plus de risque de développer une infection urinaire.

Comment se diagnostique une infection ?

Les infections sans fièvre de l’urètre (urétrite) ou de la vessie (cystite) peuvent être douloureuses mais sont bégnines. En revanche, les infections avec fièvre sont plus graves ; elles peuvent se compliquer et toucher le rein (pyélonéphrite), la prostate (prostatite) ou le testicule (orchite). L’infection peut même, dans de très rares cas, provoquer une septicémie (infection généralisée à tout l’organisme) mortelle.
Des bandelettes urinaires, disponibles en pharmacie, peuvent être utilisées pour détecter la présence de globules blancs (leucocytes) dans les urines, signe d’infection. Elles peuvent permettre d’éliminer l’hypothèse d’une infection. En revanche, si la bandelette est positive, il faut réaliser un examen cytobactériologique des urines (ECBU) en laboratoire d’analyses. Si l’EBU confirme une infection, un antibiogramme est réalisé pour déterminer la sensibilité du germe aux différentes classes d’antibiiotiques.

Quel est le traitement ?

Dans le cas d’une cystite simple, un traitement antibiotique de 3 jours est généralement suffisant. Quand l’infection est plus sévère, le médecin peut prescrire un traitement de 7 à 14 jours.
En outre, il existe des femmes chez qui les infections urinaires sont récédivantes. Dans ce cas, un traitement sur plusieurs mois avec des faibles doses d’antibiotiques peut être proposé par le médecin.
Que penser de la canneberge ? Les compléments alimentaires contenant de la canneberge (cranberry) ont la réputation de prévenir les infections urinaires chez la femme. En effet, des substances contenues dans ces fruits (proanthocyanidines) diminueraient la fixation de certaines bactéries Escherichia coli sur les parois des voies urinaires. Néanmoins, en 2012, les autorités de santé européennes ont estimé que le bénéfice n’était pas prouvé médicalement et, après examen des données scientifiques, elles ont interdit les allégations santé sur les produits contenant de la canneberge ou des extraits de canneberge. Selon elle, ces produits ne permettent pas l’élimination des bactéries responsables des infections urinaires en empêchant leur adhésion sur les parois des voies urinaires ni ne favorisent la croissance d’une flore bactérienne bénéfique aux voies urinaires.


Des liens utiles pour s’informer


Rédaction : Viviane Thivent
Sources : Société française d’urologie, Assurance maladie.