Comment bien choisir sa crème solaire ?

Comme chaque année, si vous partez en vacances ou si vous travaillez en plein air, vous allez certainement acheter une crème solaire. Mais parmi tous les produits disponibles, comment faire le bon choix ? Peut-on faire confiance aux indices de protection ? Enquête sur les crèmes solaires…



Les vacances, le soleil, la mer mais aussi les UVA et les UVB… car si le soleil est bon pour le moral, il est très mauvais pour la peau. Et pour s'en protéger, la plupart des vacanciers ont désormais un réflexe : la crème solaire.
30, 40, 50… ces chiffres correspondent au FPS, le facteur de protection solaire. Le facteur de protection solaire correspond au temps que la crème vous permet de gagner avant d'attraper un coup de soleil. S'il arrive après dix minutes d'exposition avec une crème indice 50, il vous faudra en théorie 500 minutes avant le coup de soleil. "A ce rythme-là, cela voudrait dire qu'avec un indice 50 ou 50+, on est protégé toute la journée. Or, ce n'est pas vrai parce que le produit va être éliminé par la sueur, par le bain, par les frottements avec la serviette… Le produit n'est pas photostable donc en réalité, il faudra réappliquer de la crème toutes les deux heures", explique Laurence Coiffard, professeur de pharmacie.
Par ailleurs, pour des crèmes d'indice de protection similaire, une équipe de chercheurs a observé des performances très différentes. Les crèmes organiques ou chimiques absorbent les rayons UV. Les crèmes minérales, elles, réfléchissent à ces rayons et lorsqu'elles contiennent des nanoparticules, elles les absorbent et les diffractent.
Les tests ont été réalisés in vivo. Une petite partie de crème est appliquée, pesée et étalée sur un support. Ensuite, une machine envoie un rayonnement sur la plaque recouverte de crème. Finalement seules les crèmes organiques ou chimiques atteignent un FPS de 50 comme annoncé par le fabricant.
Alors comment expliquer le décalage entre l'indice observé et l'indice annoncé sur certains produits ? L'explication est à chercher dans la méthode utilisée pour définir l'indice de protection. Les industriels testent leurs produits in vivo, c'est-à-dire sur des volontaires. Le critère pris en compte est le délai d'apparition de la rougeur sur la peau. Pour Laurence Coiffard, ce critère n'est pas pertinent : "la méthode in vivo utilisée par les industriels est basée sur l'inhibition de la rougeur qui se produit sous l'action des ultraviolets. Or, l'inhibition de cette rougeur peut être obtenue de différentes manières par des ingrédients anti-inflammatoires par exemple, par des vasoconstricteurs… il y a différentes méthodes".
Autrement dit, des produits anti-inflammatoires présents dans les crèmes retarderaient l'apparition de la rougeur mais ils n'empêcheraient pas les ultraviolets d'endommager les cellules de la peau. Sur l'ensemble de ces recherches, Laurence Coiffard et son équipe ont montré que dans 20 à 25% des cas, l'indice FPS de l'étiquette ne correspondait pas à la réalité.