L'entorse : définition, symptômes, traitement !



1 Français sur 10 000 est victime quotidiennement d'une entorse de la cheville et 23 % des blessures aux sports d'hiver sont des entorses du genou.



Souvent bénigne, l'entorse peut parfois être grave. Comment évaluer sa sévérité? Quel traitement suivre?

Qu'est-ce que c'est ?

Une entorse est un étirement d'un ou plusieurs ligaments qui peut aller jusqu'à la déchirure. Les ligaments servent à connecter les os entre eux dans les articulations. Peu extensibles, ils ont également pour rôle de protéger les articulations lors de mouvements forcés.

Quand surviennent-elles ?

Les entorses sont le fait de mouvements forcés survenant lors d'activités sportives (ski, tennis, gymnastique...) mais aussi d'incidents quotidiens comme trébucher sur une marche d'escalier. Les ligaments les plus exposés sont ceux des chevilles et des genoux.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes d'une entorse sont: la douleur, le gonflement, l'hématome et l'impotence de l'articulation touchée. Leur importance varie selon le degré de gravité de la blessure.
- Dans le cas d'une entorse bénigne, aussi appelée foulure, le ligament est seulement étiré. La victime ressent une douleur immédiate, souvent éphémère, et l'articulation gonfle modérément. L'impotence dure de quelques secondes à quelques minutes. Il n'y a généralement pas d'hématome.
- Une entorse moyenne implique une distension accompagnée d'une rupture partielle du ligament. La douleur est plus vive. L'articulation gonfle et un hématome apparaît dans les heures qui suivent. L'impotence peut être de plusieurs jours.
- Une entorse grave est synonyme de rupture complète du ligament, voire d'arrachement osseux. La douleur est très vive et ressentie lorsque l'on bouge l'articulation. Le gonflement de l'articulation est immédiat et il est souvent accompagné d'un hématome.
A noter qu'un craquement se fait souvent entendre lors du traumatisme dans les cas d'entorses moyennes et sévères.

Quel est le traitement ?

Immédiatement après le traumatisme, il faut mettre l'articulation au repos (s'asseoir si c'est la cheville ou le genou qui est touché), la surélever, la compresser avec une bande élastique et y appliquer une poche de glace. Ces premiers soins ont pour objectif de réduire la douleur, minimiser le gonflement et réduire l'éventuel hématome.
Si la douleur disparaît rapidement et que l'articulation est mobile, une mise au repos de quatre ou cinq jours peut suffire. Une attelle peut aider à la maintenir au repos.
Si la douleur est vive et persistante, qu'il n'est plus possible d'utiliser le membre touché, que l'hématome est important ou que l'articulation a du jeu, il faut consulter rapidement un médecin. Ce dernier prescrira si besoin une radiographie pour évaluer l'état du ligament et éventuellement déceler une fracture qui peut accompagner l'entorse.
En l'absence de fracture, le traitement comprend :
- le strapping (pansement qui immobilise l'articulation) ou l'utilisation d'une orthèse qui immobilise ou réduit le mouvement de l'articulation,
- l'usage d'attelle ou de béquille pour soulager une entorse sur un membre inférieur,
- la prise d'anti-douleurs et d'anti-inflammatoires,
- pour les entorses graves, la chirurgie et l'immobilisation à l'aide d'un plâtre peuvent être nécessaires.
Un strapping de la cheville en vidéo :
Dans tous les cas, la rééducation s'impose jusqu'à complète récupération. En cas d'entorse légère, il suffit de réutiliser normalement l'articulation touchée au bout d'un jour ou deux.
L'importance de la rééducation.
A la suite d'une entorse moyenne ou grave, une rééducation appropriée s'impose. Celle-ci a pour objectif de recouvrer toute la fonctionnalité de l'articulation, de renforcer la musculature qui s'est généralement atrophiée lors des immobilisations de longue durée et d'éviter la récidive. En effet, des entorses à répétition peuvent générer de l'arthrose, maladie qui dégrade le cartilage recouvrant l'extrémité des os et des articulations.

Comment l'éviter ?

La prévention des entorses consiste en premier lieu à pratiquer régulièrement une activité physique. En effet, cela contribue à renforcer les articulations. Des exercices spécifiques permettent également d'atteindre ce but.
Avant toute activité physique et sportive, il faut bien s'échauffer. Cela consiste à mettre en œuvre de manière douce et progressive les membres qui seront sollicités: course lente, mouvements de bras, rotation du bassin, des genoux, des chevilles... L'équipement doit être de bonne qualité mais surtout adapté à l'activité sportive. Par exemple, utiliser des chaussures de jogging pour faire du tennis, c'est risquer une entorse de la cheville sur les mouvements latéraux! Enfin, dès les premiers signes de fatigue, il vaut mieux arrêter. La fatigue entraîne un manque de vigilance et de concentration propice aux mauvais mouvements et donc aux blessures.
Voici quelques exercices de prévention d'une entorse de la cheville que l'on peut faire soi-même :

 Des liens utiles pour s'informer :

>> Recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) pour la rééducation de l'entorse de la cheville
Rédaction: Pascal Nguyên 
source : sciencesetavenir