Une balle dans la tête et elle marche encore !!

Meurtre ou suicide? Une question pour ces médecins légistes français après la découverte d'une femme morte à plus de vingt mètres de sa carabine.


Vue de face et de dos d'un crâne transpercé par une balle. Smithsonian Institution

ENQUÊTE. Dans une forêt de la région de Tours, le corps sans vie d’une femme de 45 ans est découvert par un promeneur. Les gendarmes trouvent à proximité du cadavre des emballages vides d’un antidépresseur et dans sa voiture une lettre indiquant son intention de se suicider. Ils pensent alors que cette personne a succombé à une intoxication médicamenteuse volontaire.
Mais un détail rapporté par un enquêteur au Dr Pauline Saint-Martin, chef de service à l’Institut Médico-Légal de Tours, intrigue la médecin légiste : la présence de sang sur un mouchoir en papier dans une main de la victime.

Suicide... ou homicide ?

Rien de tel n’est observé en cas de suicide par antidépresseurs, la mort survenant par arrêt respiratoire du fait de l’"endormissement" des centres respiratoires du tronc cérébral (situé sous le cerveau, dans le prolongement de la moelle épinière).
Sondant par cercles concentriques les abords de l’endroit de la découverte du corps, les gendarmes découvrent rapidement une carabine, de calibre 9 mm... à 18 mètres du corps ! Un élément des plus troublants, sachant que le recul de l’arme à feu n’a en aucun cas pu la projeter aussi loin.

Peut-on marcher avec une balle dans la tête ?

Comment expliquer que l’arme de la suicidée puisse se retrouver à une telle distance du corps ? A-t-on affaire à un suicide ? Autrement dit, cette femme a-t-elle pu marcher alors qu’elle venait de se tirer une balle dans la tête ? C’est là qu’interviennent les médecins légistes auxquels le procureur de la République demande de répondre à cette problématique dans ce cas de mort très suspecte.
Ce cas de médecine légale, qui aurait ravi les scénaristes des "Experts : Manhattan", a été publié le 28 avril dans The American Journal of Forensic Medicine and Pathology.
Découvrez les détails de cette enquête médico-légale sur le blog "Réalités biomédicales" de Marc Gozlan, journaliste médical chez Sciences et Avenir.
source : sciencesetavenir